'Tais - toi et passes moi les crackers au fromage, tu veux ?'

Rapide présentation des deux personnages principaux...

Spoiler:

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Soul s'était toujours dit de ne jamais craquer. De ne jamais, jamais, jouer devant du monde. Cette enflure avait joué sur ses points sensibles. Comment ne pas craquer devant des macarons et des choux à la crème ?! Soupirant, l'albinos s'assit sur la chaise et fit craquer ses doigts. Il posa ses mains au dessus des notes du piano et décida de commencer simple, que Debra lui jouait comme une berceuse. Il n'avait jamais compris pourquoi sa nourrice avait tant insisté pour qu'il apprenne ce morceau, et pourquoi ses yeux s'étaient illuminés lorsqu'il avait réussi. Il commença à jouer.

Dearly Beloved - Piano

Il connaissait ce morceau par cœur : les gestes, les notes, les moindres détails... Il jeta un coup d'œil au 'public'. Jouer... Pour des orphelins. Rah, chier. Non pas qu'il voulait faire de la charité, loin de là, mais son crétin de meilleur ami l'y avait obligé. Note à soi – même : mettre un rat mort dans les chaussures du blond. Il soupira et continua ses mouvements, tandis que son visage était affublée d'une grimace gênée. Une ombre de rouge passa sous ses joues. Saletés de gamins, il le gênait beaucoup trop ! Enfin, il avait quinze ans, il ne devrait pas être embarrassé par des gamins beaucoup moins âgé. Il se promit de ne plus jamais toucher à cet instrument maudit quand son ainé était là... Ils avaient intérêt à être bon, ces macarons. Soul avait vraiment hâte de partir. Plus que trois années et il serait libre. Sans parents. Mouais. Devenir médecin, c'était pas trop son truc. Ouvrir les gens, tripoter des trucs visqueux... Franchement, il aurait préféré auteur. C'était plus de plaisir pour un plus petit salaire, mais il n'avait pas besoin d'argent. Il ne comprenait pas la fascination des gens avec ça. Même ses parents. Enfin, ce n'était que des petits bouts de papiers ! Il se calma. D'un côté, il aimait bien ce morceau. Délicat, simple, mais beau. C'était étrange. Soupirant, l'adolescent entama la deuxième partie du morceau, apercevant vaguement le sourire amusé et attendri de son ami. Il lui lança un regard glacial, mais rata lamentablement, car il sourit, révélant ses dents pointues. Il détourna le regard, tandis que l'autre se retenait de rigoler. Franchement, il n'avait pas idée d'ouvrir la porte à ce crétin ! Il aurait dû lui claquer la porte au nez, tiens. Ça lui aurait fait les pieds. Remarquant qu'il arrivait à la fin de sa mélodie, il ralentit le rythme. Il remarqua que le petit frère du brun était là. Plus blond que son frère, beau comme un cœur, il regardait de ses grands yeux noirs étonnés le pianiste. Rah. Il devrait dire à la nouvelle cuisinière de ne plus faire d'arabica sucré au sucre vanillé, ça le rendait malade ! Soul, avec délicatesse, laissa la dernière note 'flotter' dans l'air. Il se leva, reposa le siège et dévisagea les enfants qui le regardaient avec admiration. Il sourit intérieurement.

<< Faîtes gaffe, c'est un violeur d'enfants ! >> Prévint – il ironiquement en pointant du doigt l'autre adolescent, qui leva les yeux les au ciel.

Il sortit de la pièce, appréciant particulièrement les regards effrayés des autres gamins. Ah. Ça faisait du bien. Soudain, il entendit le cri épouvanté de sa mère.

**

Soul tangua et tomba au sol.

<< Non... Non... >>

Plus loin, Kenneth observait la scène, peiné. L'adolescent, à côté de corps sans vie de la femme aux cheveux roses, réprima un sanglot. Le blond jeta un coup d'œil à son cou. On l'a décrochée. Elle s'est pendue. L'autre frappa le miroir à côté de lui, le brisant en morceaux. Voyant que les parents de son ami ne bougeait pas, il décida de l'éloigner le plus vite possible.

<< Écoutes, il faut pas rester là...
- ELLE AVAIT PAS LE DROIT ! ELLE AVAIT PROMIS DE PAS ME LAISSER ! Hurla le cadet. >>

L'ainé soupira et laissa le plus jeune se blottir contre sa poitrine. Mais il ne pleura pas longtemps. Il se libéra de l'étreinte de Kenny et sortit de la pièce. On entendit la porte de sa chambre claquer dans toute la maison, et l'ébouriffé savait que des choses allaient être cassées. Kenneth laissa couler une larme sur sa joue.

- Fin de la musique -

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<< … MAIS C'EST DÉGUEULASSE ! >>

Ce fut ce cri qui résonna dans l'air, alors que Soul recrachait un macaron au chocolat. Bah, c'était pas grave, ils étaient dans le jardin, et vu la taille et le nombre de buissons, on ne le verrait pas. Il lança un regard assassin à l'autre garçon.

Ses cheveux blonds étaient bien plus ébouriffés que ceux de l'albinos, d'une façon qu'on aurait pu penser qu'il avait vidé un pot de gel sur sa tête. Il possédait des yeux bleus saphirs chauds et profonds, bien différent du rouge sanguin de l'adolescent. Il était grand, portant une chemise noire et un pantalon de la même couleur. Son sourire augmenta.

<< J'avais oublié de te le préciser : les gâteaux ont été fait par les petits... Il y a six mois.>> Siffla – t – il faussement innocemment.

Soul poussa un grognement rageur et enfonça ses mains dans ses poches.

<< Kenneth Smirnoff, je te haïs. Marmonna – t – il.
- Le sentiment est réciproque ! S'amusa le blond en ébouriffant les cheveux du pauvre garçon. >>

Finalement, il soupira et abandonna la dispute. Ce crétin était le seul à pouvoir le supporter, alors... Kenneth rit de bon cœur. L'albinos baissa soudainement le regard. L'autre fronça les sourcils.

<< Qu'est – ce qu'il y a ? Demanda – t – il, se doutant de la réponse.
- ... On venait souvent ici, quand j'étais gamin >>

Il comprit immédiatement en voyant la lueur triste dans le regard rouge de son ami. Il leva la tête et regarda le ciel quelques instants.

<< Tu sais, je pense que tu devrais faire le deuil. Six mois, il est temps.
- Je le sais bien, triple bouse de vache pourrie sentant la décomposition de vomi ! Beugla le cadet.
- Ouais. Tu le sais, mais tu ne veut pas le faire. Tu as peur. Continua – t – il en se formalisant pas de l'insulte. >>

Les iris de Soul s'écarquillèrent et il se mordit les lèvres. Soudain, Kenneth attrapa le plus jeune par le cou et le tira vers la très, très, très, très, très grande maison des Oyami.

<< M'enfin, je serais toujours là pour t'aider, car j'ai des choses que tu n'auras jamais.
- C'est à dire ?
- Des muscles >>

L'albinos grimaça. Il ne se trompait jamais.

**

<< … >>

Il n'arrivait pas à sortir un mot, tout simplement bouché bée. Les yeux ronds, la bouche ouverte et tombant à terre... Et le visage pouvait concurrencer une tomate. En face de lui, Kenny souriait niaisement ( son sourire ressemblait étrangement à celui de Soul, sans les dents ).

<< C'est quoi, ça ? Demanda – t – il, encore choqué ? >>

Le blond se remit à marcher en fredonnant 'Chou, Andy, dis-moi oui... Andy !'. L'albinos se pinça l'arrête du nez et décida d'oublier cet accident.

Il ne s'était RIEN passé.

… Son meilleur ami ne l'avait PAS embrassé.

…

Et surtout, surtout, il n'avait PAS apprécié.

**

<< … MAIS C'EST DÉGOÛTANT ! >>

Soul ricana. Ôh douce vengeance... Ah bon sang, la vie était bien. Magnifique. 'Faudrait féliciter le gars qui l'a inventé, il a eut un éclair de génie, sur le coup. Sur son canapé, l'albinos jeta un regard à son ami qui recrachait la pizza qu'il avait mangé.

<< Le seul pizzaïolo de la ville est franchement nul, expliqua le professeur, tu veux du riz au coca ? >>

Kenneth grogna et attrapa l'assiette de riz brunâtre que lui proposait l'autre. Le cadet prit un vieux CD et le mit dans un lecteur.

<< Rien de tel qu'une soirée Dr [H]ouse pour se détendre... Marmonna – t – il.
- C'est marrant, ton frère a dit la même chose... Remarqua le jeune homme.>>

Soul se crispa.

<< C'est pas mon frère. Se défendit – il.
- Biologiquement et scientifiquement, si. Rétorqua Kenny.
- J'ai pas vécu avec. Contre – attaqua Soul.
- Mouais. T'as jamais vraiment vécu avec tes parents mais tu ne peux pas les renier. >>

L'autre soupira. Touché. C'est bien le seul qui puisse me faire taire.

<< Tais – toi et passes moi les crackers au fromage, tu veux ? >>

*****

Hop, j'ai écrit ça pour expliquer un peu les relations entre Soul et Kenneth ( faut encore que je trouve quelqu'un pour le faire, tiens. La dernière partie se passe juste après le premier cours de chimie.
Plus court que prévu, j'ai dû couper certaines scènes. Pourquoi ? Parce que... *Censure*

Vos avis ? Tomates, peintures, claques, acide ?