L'après Classe (RP avec Yoshiyuki - D'autres persos pourront s'y ajouter)

Le cours tirait à sa fin. Ce qui signifiait aussi que la journée était terminé, car le cours de Math était le dernier, ce jour-là. Et quelle torture, il commençait vraiment à être temps que ça finisse. Yoshiyuki ne détestait pas particulièrement l’école, d’ailleurs, il y avait certains cours qu’il aimait bien. Les Math, c’était autre choses. Mais bon, là, c’était terminé. Quoique, non, pas tout à fait. Parce qu’il avait encore tout plein d’exercices à faire en devoir. Un vrai sadique, ce prof de Math. Yoshiyuki soupira, jeta un œil à l’horloge. Plus que quelques secondes. Mais le prof donnait encore son cours, un vrai zélé. Il allait profiter du temps jusqu’à la fin, hein? Puis, la cloche sonna. Libération... sarcasme. Yoshiyuki ramassa ses livres, en rangea la moitié dans son sac et l’autre... eh ben, la garda dans ses bras. Bien sur, trop de livre pour pouvoir tous les ranger. On s’en doutait.

Il se leva, balança son sac sur son épaule, puis sortit dans le couloir. Et là, une marée d’élèves en masse compacte, qui se dirige, en courant, en poussant, vers... bah ailleurs, on sait pas trop. Il décida d’attendre un peu, se plaqua sur le contre le mur pour laisser passer les autres. Ça allait bien finir par ralentir. Quelques secondes plus tard, effectivement, il y avait presque plus personne, dans le couloir, alors Yoshiyuki jugea sécuritaire de se décoller de son mur. Il fit quelques pas, et comble de la malchance, quelqu’un le percuta de plein fouet. Le choc fit tomber son sac sur le sol, éparpilla ses bouquins et ses trucs sur le sol. Yoshiyuki, sous le choc, leva les yeux, chercha qui avait bien pu lui faire ça. Il vit un garçon aux cheveux roses s’éloigner rapidement. Il serra les dents. Même pas un petit « d’solé! », rien.

« Kuso... »

Il s’accroupit, visiblement en colère. Il déposa la petite pile de livres qu’il avait gardée à la main, puis entreprit de ramasser ses effets personnels. Il y était pas allé de main morte, l’autre. Il y avait des cartables ouverts, des feuilles un peu partout... son sachet de coke, là bas. Détail qu’il ne remarqua pas, sur le coup. Il repéra rapidement sa petite boîte à trèfles, dans le fouillis, et la fourra dans son sac rageusement. Il commença à ramasser ses trucs d’école, lorsqu’il entendit des pas qui s’approchaient...

Yoshiyuki, sur le sol, serrait les dents, signe évident qu’il fulminait. Il lui aurait bien arrangé le portrait, à ce mec aux cheveux roses. Bah, c’était tout ce qu’il savait de lui. Les cheveux roses. Il n’avait même pas vu son visage. Quoique... ça ne court pas les rues, des garçons avec cette couleur de cheveux. Non, pas penser à ça, surtout... Tiens, Yuki se dit qu’il se ferait bien une petite ligne, là là. Ça l’aiderait à décompresser. Enfin, pas là là, pas dans l’école, quand même. Oh, bah il irait faire ça dans la salle de bain, tout à l’heure. Cette idée commençait déjà à le calmer. Il plongea la main dans son sac, dont une bonne partie du contenu était toujours éparpillée sur le sol. Il fouilla à l’intérieur pendant un bon moment. Pas de sachet. Il l’avait peut-être laissé dans sa chambre? Non, pas possible, il ne l’aurait jamais laissé à la portée de la main de Nobuo. Lui faisait pas trop confiance, à celle-là. Mais alors..? Il leva les yeux, jeta un œil affolé aux objets qui jonchaient toujours le sol. Puis, il entendit cette voix. Il la reconnut tout de suite, car elle était particulière, cette voix... « As-tu besoin d’aide? »

Il leva les yeux vers son professeur d’anglais qui s’avançait vers lui, qui s’approchait dangereusement des livres, des feuilles. De ses trucs. Puis de ça. Le sachet de coke. Yoshiyuki avait du l’apercevoir à peu près en même temps que Hywel, car ce dernier se penchait. Yoshiyuki sentit son cœur faire un sprint dans sa poitrine. Hywel ramassait un cahier, des feuilles, le gramme de coke. « Je te parie que ce n’est ni du sucre, ni du sel, ni de la farine. »
Dans le mille. Et puis voilà. Possession de drogue, t’es viré, Fujioka. Et pourtant. « Je ne dirai rien, c’est promis. Tu peux compter sur moi... »

Les yeux de Yoshiyuki durent s’exorbiter. Avait-il bien entendu? Il n’allait pas le dénoncer..? Pendant un court instant, il s’interrogea sur la compétence de cet homme. Puis, il secoua la tête. Il pouvait compter sur lu? Non, il le connaissait pas, cet homme. Il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance ou pas. D’ailleurs, c’était fort possible que ce professeur lui ait menti. Peut-être bien qu’il allait le dénoncer plus tard. Quoiqu’il en soit, Yoshiyuki ne pouvait pas faire grand-chose. Qu’il soit dénoncé ou pas... il ne pouvait rien n’y faire. Il attrapa les objets que Trevor lui tendait, les rangea dans son sac. Sauf le petit sachet de plastique, qu’il fourra dans sa poche. S’il y avait une possibilité qu’il soit dénoncé... bah autant aller jusqu’au bout. Il remonta la fermeture éclaire de son sac puis regarda le professeur d’anglais.

« Merci, m’sieur. Oui, c’est ça, Fujioka. Et non, je ne prends pas le bus. Je vis ici, au troisième étage. »

Il aurait voulu partir maintenant. Aller se la faire, sa ligne. D’ailleurs, il ne se sentait pas très à l’aise, avec cet homme. Quelque chose dans son regard. Surtout, là, de la façon dont il le regardait. Ça faisait presque peur. Pourtant, il y avait aussi quelque chose, dans ces yeux, qui le poussait à rester. Allez savoir pourquoi. D’ailleurs, il n’avait pas grand-chose à faire. Après la salle de bain, il avait quoi, de prévu? Retourner dans sa chambre avec Nobu. Il ne perdrait pas grand-chose à rester avec Trevor. Enfin, à part la coke, bien sur. Mais ça c’était pas perdu. Même que ça lui en ferait plus pour plus tard. D’autant plus qu’il ne savait pas trop quand il allait pouvoir en avoir d’autre, exactement. Il avait pas encore tout payé, pour son dernier gramme. Puis... Trevor aimait bien fumer, non? Voilà, parfait, pour passer un peu de temps avec lui. Fumer une clope ensemble. Il s’étonna de sa propre audace. Mais, bah... Il avait trouvé sa coke, il allait pas s’offusquer pour une simple cigarette, non? D’autant plus que lui, il pouvait pas trop lui faire la morale là-dessus.

« Dites, m’sieur Hywel. Vous avez pas un peu de temps, là? Je me fumerais bien une clope, moi... »

Yoshiyuki sourit. Trevor avait accepté. C’était prévisible, au fond. Il ne pouvait évidemment pas refuser une proposition aussi alléchante. Il se félicita d’avoir pensé au truc des cigarettes. Puis il se demanda pourquoi il était aussi heureux que Hywel veuille bien l’accompagner. Pourquoi y tenait-il autant, aussi? Il se dit que les autres devaient le trouver bizarre d’apprécier autant la compagnie des enseignants... puis qu’il s’en fichait pas mal. C’était plutôt le cadet de ses soucis, ce que les autres pensaient. Enfin... ça dépend de quels autres. Mais quoi qu’il en soit, c’était comme ça depuis longtemps, qu’il préférait les adultes aux enfants de son âge. D’ailleurs, ça devait être pour ça qu’il voulait passer du temps avec son professeur, voilà. Préférait ça que Nobuo. Pendant qu’il pensait à tout ça, Trevor avait disparu, à l’intérieur de sa salle de cours. Il devait être parti chercher ses trucs. Yoshiyuki patienta quelques instants, dans le couloir. Il plongea la main dans sa poche et ses doigts trouvèrent rapidement le petit sachet de coke. Il joua distraitement avec, retournant la poudre entre son pouce et son index à travers le plastique. Puis, Trevor ressortit de la classe, fermant la porte derrière lui et annonça qu’il était prêt. Yoshiyuki sourit à ce qu’il lui demanda ensuite, un brin moqueur. Il avait peur de se faire prendre, ou quoi? Très mignon, tout ça.

« Ben, on pourrait toujours aller près des portes... après les cours, ils surveillent plus trop, alors on peut aller pas mal où on veut. On pourrait même rester à l’intérieur. Dans les dortoirs, ils pas non plus à cette heure-ci. Mais il y a un endroit où j’aime bien aller, pour ça. C’est dehors, pas très loin d’ici... »

Il allait montrer le chemin, mais voilà, y’avait la main de Trevor, sur son épaule et il savait pas trop comment réagir à ça... Il était louche, un peu, le prof. Mais bon, y’avait pas trente six solutions, non plus. Alors il se mit à marcher, se dégageant ainsi de la main du professeur. Il fit signe à ce dernier de le suivre et se dirigea vers les portes qui menaient à l’arrière de l’école. Tandis qu’il entraînait l’homme vers le bois qui se trouvait là-bas, il commença à se demander s’il avait des clopes avec lui, là. Il était sur qu’il avait quelques cigares au raison, dans une petite boîte mauve mignonne à croquer dans une des poches de son sac. Il adorait le parfum de la fumée, quand il en allumait un. Quoiqu’il en soit, il savait pas trop s’il en avait encore, des clopes. Mais si ça se trouvait, Trevor serait assez gentil pour partager. On sait jamais. Il entra dans le bois, le prof sur les talons et commençait à marcher entre les arbres, les mains dans les poches. Ils marchèrent sur un terrain qui montait constamment et environ dix minutes plus tard, ils arrivèrent à une éclaircie dans les arbres. C’était un immense espace quasi-vide. Partout sur le sol, il y avait que du sable et de petites pierres grises. Quand on regardait loin devant soit, le paysage disparaissait. Il n’y avait plus rien sauf le ciel. Il n’y avait rien, dans cet espace, mis à part de grandes piles de roches et de sable. À peu près au milieu de l’éclaircie, il y avait une immense boîte en tôle rectangulaire dont il manquait une des faces et dans laquelle on pouvait facilement tenir debout. Dans l’ombre de la boîte, il y avait des cubes de béton. Pour être venu dans cet endroit souvent, Yoshiyuki savait qu’à l’intérieur de la boîte, il y avait un amoncellement de bouteilles vides et de mégots écrasés. Il fit quelques pas et se retourna vers Trevor.

« Alors, vous en pensez quoi, m’sieur? »

Sans attendre de réponse, ni de savoir si le prof le suivait, il marcha vers la boîte de tôle et s’installa sur un des blocs de béton. Il déposa son sac sur ses genoux et ouvrit une des pochettes. Par chance, il lui restait un paquet de cigarettes. Déjà entamé, mais peu importe. C’était des Black Stones. Elles, elles sentaient vraiment mauvais, mais il les adorait. Il glissa une des clopes hors du paquet et la plaça entre ses lèvres. Il sortit son briquet et alluma la cigarette. Il ferma les yeux, en tira une longue bouffée puis souffla la fumée. Et Dieu que c’était bon.