Itade s'était levé de bonne humeur, ce matin. Il ne ressentait aucune nausée, ni douleurs qui suivraient son traitement. Heureux de ce fait, il réussit sans problèmes à sortir de sa chambre et du bâtiment du lycée. Le parc l'avait attiré et il avait ressenti l'envie de s'y promener : après tout, autant profiter de son temps libre. Il avait pris, évidemment, ses médicaments de secours dans sa poche. Il portait aujourd'hui un gilet noir et pantalon de jean bleu, plutôt large, et non pas son uniforme. Certains semblaient le dévisager, pas étonnant, il était nouveau. Le ciel était totalement bleu, sans nuage, et le soleil atteignait son paroxysme. Il avait un peu chaud, et décida de garder son gilet, par précaution. Il ne savait pas combien de temps il avait marché : une heure, deux ? Vingt minutes ? Bonne question. Il s'en rendit compte lorsqu'il se retrouva dans un lieu éloigné, plutôt sombre et désert. Enfin, de gens, car les arbres étaient partout. Il réalisa, calmement, qu'il s'était perdu. Pas de chance. Itade ne paniqua pas, il regarda juste fixement le ciel.
- Oh. J'suis perdu. Dommage
On l'avait habitué à ne jamais paniquer, chose qui lui aurait coûté la vie il y a cinq ans. Il s'assied au sol et observa les environs, incapable de dire un mot de plus. Néanmoins, au fil des minutes, il sentait que son stress augmentait. Ses mains devenaient moites, il commençait à transpirer. Restant calme et respirant calmement, il tenta de reprendre une respiration normale en se détendant. Les pigeons serviraient à quelque chose, pour une fois. Itade possédait un sorte de pouvoir magique avec les animaux : peut-être était-ce son calme ou son innocence, mais il pouvait tous les caresser. Si bien que lorsqu'un écureuil passa, il laissa le jeune homme lui gratter les oreilles. Le brun adorait les animaux : ils étaient silencieux et fidèles, et n'étaient pas agressifs si on ne les embêtait pas. Pas de mensonges, avec eux...
Elle pourra sortir demain, Itade-chan...
Il ne comprit pas pourquoi cette phrase revenait. Ce médecin qui lui avait dit que maman irait bien, qu'elle serait en bonne santé. Et le petit garçon l'avait cru, restant avec sa mère jusqu'à ce que l'électrocardiogramme pousse son dernier bip. Une larme salée coula le long de sa joue droite. Le deuxième sentiment qu'il ne devait pas ressentir, c'était la tristesse. Trop dangereux pour ses nerfs. Abandonnant durant quelques secondes ses pensées idiotes, il décida de s'allonger sur le sol. Il dormirait, quelqu'un finirait bien par le trouver, après tout...
Ses yeux rouges regardèrent les nuages d'un air las : il n'y avait rien de joli, aux nuages. C'était simplement un effet chimique, rien de plus. Comme les chiens et les sentiments : c'est mignon, on a envie de s'en occuper, mais ça ne sert à rien, à part à vous mordre à sang quand il deviendra adulte. Joyeux ? Aujourd'hui, oui, il l'est. Je sais, c'est dur à voir...